La Sauve
Église Saint-Pierre depuis l'abbaye de La Sauve-Majeure. Outre son abbaye, la commune de la Sauve possède l’église Saint-Pierre, qui date de la même époque et a été également élevée grâce à saint Gérard de Corbie. La Sauve se trouvait sur l'un des nombreux chemins de Compostelle qui traversaient l'Entre-deux-Mers. Avec le flux de pèlerins se rendant à l'abbaye, la topographie des images a dû s'adapter. Habituellement c'est la façade ouest et le portail d'entrée qui sont les plus décorés. Ici, la façade ouest, placée en dehors du champ de vision des voyageurs, n'a pas de décor. La vitrine iconographique de l'église est le chevet, conçu comme une façade et encadré par deux puissants contreforts, tout à fait visible de l'abbaye. Selon les historiens, le chevet était achevé avant 1231. La ville qui s'installa autour de l'abbaye était formée de deux paroisses : Saint-Jean et Saint-Pierre, ayant chacune son église. L'église Saint-Jean occupait la place de la halle actuelle, au pied de l'abbaye. Elle a été détruite vers 1690. L'église Saint-Pierre est fondée en 1083 et reconstruite à la fin du XIIe et début du XIIIe siècle dans le style gothique, mais avec quelques rappels de l'art roman dans la forme de modillons figurés. L'église primitive se composait d'une nef rectangulaire à chevet plat timbré de trois fenêtres parallèles que l'on appelle un 'triplet'. Elle avait la silhouette austère qui caractérisait les églises templières de la Gironde. Vers 1524, un collatéral était ajouté au nord de la nef. De l'édifice originel il ne reste que, au sud, un pan de mur en petit appareil, séparé par des arases de pierres de taille.